03 Juin 2021

« J’ai pas besoin d’être gériatre pour savoir qu’une clientèle de personnes aînées ne se mélange pas avec des personnes qui ont des déficiences intellectuelles. »

Nous avons lu hier avec consternation l’article de Radio-Canada retranscrivant les déclarations de madame la députée Lorraine Richard (PQ) au sujet des résidences pour Aînés, et avions sciemment laissé passer quelques heures pour lui laisser le temps de revenir sur sa déclaration. 

https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1797906/lorraine-richard-havre-saint-pierre-maison-aines-deficients-handicapes?

Malheureusement sa publication Facebook de justification de ce matin nous a poussés à réagir.

« J’ai pris connaissance, avec regret, des remous qu’a causés ma déclaration concernant les personnes vivant avec une déficience physique ou intellectuelle.

J’insiste : ces personnes ont leur pleine place dans notre société, et j’ai toujours appuyé leur intégration dans toutes les sphères d’activité de nos communautés, incluant l’hébergement.

Je réagissais aux modifications apportées au projet de Havre-Saint-Pierre, qui est unique à la région de la Minganie, et au fait que sa version actuelle diffère du projet initialement présenté.

Je veux, comme vous, que les aînés, comme les personnes aux prises avec une déficience ou un handicap, quel qu’il soit, aient accès au soutien et à tous les services qui leur sont nécessaires. Le but étant que chacun puisse s’épanouir et vivre heureux.

Pour le bien de tous, nous devons veiller à offrir à chaque personne la place qui lui convient le mieux. C’est ce qui me tient le plus à cœur, et c’est mon seul souci pour la poursuite du développement des projets qui concernent ma communauté. »

En pleine Semaine québécoise des personnes handicapées, le moins que l’on puisse dire est que le moment choisi par madame Richard pour trouver ses mots est aussi inapproprié que maladroit.

La Société voit dans ces déclarations répétées, au mieux une méconnaissance, en tous les cas une forme de mépris et de discrimination, même involontaire, à l’endroit des personnes ayant une déficience intellectuelle et plus largement un handicap.

Madame Richard, nous nous tenons à votre disposition pour entamer un dialogue constructif à propos de la question préoccupante de l’habitation et de l’hébergement des personnes ayant une déficience intellectuelle. 

Nous sommes aussi très ouverts à vous donner des informations au sujet des différents enjeux que la déficience intellectuelle induit, mais surtout aux bienfaits de bâtir une société qui inclut ces personnes. Depuis bientôt 70 ans, nous faisons tous les jours l’expérience avec les familles et les membres que nous représentons à travers la province, que les personnes vivant avec une déficience intellectuelle, de toutes les générations et pour toutes les générations, ont beaucoup à nous apprendre.

PS : On ne dit pas “les personnes aux prises avec une déficience ou un handicap”, mais les personnes vivant ou ayant une déficience intellectuelle ou un handicap. Le handicap n’est pas une maladie, c’est un état. Merci de nous aider, par le choix de vos mots, à bâtir une société réellement inclusive.