21 Mars 2019

La Société québécoise de la déficience intellectuelle a participé au huis clos du budget 2019-2020 et est préoccupée par les mesures annoncées par le gouvernement du Québec en lien avec les personnes présentant une déficience intellectuelle, ou un trouble de développement de façon générale.

Si les mesures visant à pallier le handicap, comme le dépistage précoce des problèmes neurodéveloppementaux, sont des objectifs louables, pertinents et positifs pour les familles, il est nécessaire que cette démarche soit menée dans une perspective d’inclusion et de participation sociale. Or, les mesures annoncées par le gouvernement ne semblent pas s’inscrire dans une telle visée.

Qu’il s’agisse d’investir massivement dans des classes spécialisées, qui ne favorisent pas l’inclusion sociale et l’apprentissage de la différence par les autres élèves, ou encore les mesures liées à la Stratégie nationale pour l’intégration et le maintien en emploi des personnes handicapées, le gouvernement semble vouloir favoriser des mesures misant plutôt sur la séparation des personnes handicapées du reste de la société.

En investissant massivement dans des structures séparées du reste de la société (classes spécialisées, emplois protégés et fortement subventionnés pour compenser un théorique manque de productivité, plutôt que de miser sur le potentiel des personnes), le gouvernement fait abstraction des politiques gouvernementales et internationales sur l’intégration et la participation sociale des personnes handicapées tout en écartant leurs capacités et leur désir d’inclusion.

Il est difficile de s’expliquer qu’en 2019 une vision visant à séparer les personnes handicapées du reste de la société soit encore présente au sein du gouvernement. La compensation du handicap et les mesures d’accommodements sont une chose, la séparation dans des structures parallèles en est une autre.

Quelques points positifs sont toutefois à noter, incluant un investissement de 21M$ par année pour les proches aidants, une bonification du programme d’aide aux organismes en logement de 6M$ par année, ainsi qu’un rehaussement du budget de soutien aux organismes communautaires de 30M$. L’augmentation des budgets en soutien à domicile est également une source de satisfaction dans un contexte de demande en forte augmentation. Il restera à voir si ces sommes bénéficieront aux personnes ayant une déficience intellectuelle ainsi qu’à leur famille.

Soulignons enfin que la Société aura l’occasion de rappeler que la participation sociale des personnes ayant une déficience intellectuelle devrait être une constante et non une exception puisque plusieurs rencontres avec différents ministres du gouvernement Legault sont déjà prévues à l’agenda.

 

Un résumé des mesures budgétaires est disponible en cliquant sur le bouton suivant :

Consulter les principales mesures budgétaires concernant les personnes handicapées

 

Renseignements :

Samuel Ragot, conseiller à la promotion et à la défense des droits, [email protected], 438 316-1313