
Avis sur les Orientations ministérielles en TC/TGC : une bonne base, mais il faut aller plus loin
- Avis & mémoires
30 juin 2025
De quoi parle ce document ?
Le ministère de la Santé et des services sociaux veut améliorer les services pour les personnes autistes, ayant une déficience intellectuelle ou une déficience physique, qui vivent des troubles du comportement (TC) ou des troubles graves du comportement (TGC).
Ces personnes vivent souvent des situations très difficiles :
- Crises fréquentes sans solution durable
- Changements de milieux de vie mal préparés
- Placements inadaptés (CHSLD, hôpital, prison)
Le ministère propose de passer d’un modèle réactif (agir pendant la crise) à un modèle proactif (agir avant la crise, c’est-à-dire éviter les situations difficiles). Il veut aussi offrir des services mieux coordonnés et plus adaptés.
Ce que dit la SQDI
Nous sommes d’accord avec les objectifs du document. Mais sans financement suffisant, les changements ne seront pas possibles. Le gouvernement doit aller plus loin pour que ces orientations fassent une vraie différence.
Nos 4 priorités pour aller plus loin :
1. Des milieux de vie adaptés
- Financer les projets d’habitation à but non lucratif (c’est-à-dire, dont le but n’est pas de faire de l’argent)
- Former le personnel des ressources d’habitation
- Réduire la maltraitance dans les milieux de vie
- Réduire l’utilisation de la contention et de l’isolement des personnes (c’est-à-dire limiter le fait d’attacher une personne ou de l’enfermer seule dans une pièce quand elle est en crise, afin de mieux respecter ses droits et sa dignité)
2. Des services sans interruption
- Offrir du soutien tout au long de la vie des personnes
- Mieux coordonner les services entre les réseaux
- Simplifier l’accès aux services pour les familles
- Améliorer la quantité et la qualité des services en fonction des besoins et des aspirations des personnes ayant une déficience intellectuelle et en situation de TC/TGC.
3. Inclure les personnes les plus marginalisées
Note : Les personnes marginalisées sont celles qui se retrouvent mises à l’écart de la société en raison de différents facteurs, comme la pauvreté, les discriminations ou un système social qui ne répond pas à leurs besoins.
- Agir pour les personnes itinérantes ou incarcérées
- Former le personnel du système judiciaire (par exemple les avocats et les juges) et le personnel en milieu carcéral (par exemple dans les prisons)
- Offrir des solutions concrètes de réinsertion dans la société
4. Soutenir les personnes proches aidantes
- Offrir plus de répit partout au Québec
- Soutenir financièrement les personnes proches aidantes
- Leur donner un accès gratuit à du soutien psychologique
- Les inclure dans la prise de décision
Ce que nous demandons
Le gouvernement a une vraie occasion de faire mieux. Il faut passer des intentions à l’action : davantage financer, mais aussi écouter les personnes concernées.

Jean-François Rancourt
Analyste aux politiques publiques et conseiller à la défense des droits