Retour

Dérives sur nos ondes : la vie humaine n’est pas une option

  • Articles

28 mai 2025

L’histoire de Florence, une jeune femme ayant une déficience intellectuelle incarcérée pour avoir volé de la nourriture, publiée dans La Presse du 15 mai a récemment secoué le Québec. Emprisonnée dans des conditions inacceptables, simplement parce qu’elle avait faim et n’a pas eu accès au soutien dont elle avait besoin, Florence est aujourd’hui le symbole d’un système qui a cruellement failli à sa mission. Ce drame met en lumière un problème beaucoup plus large : un manque criant de ressources adaptées pour les personnes ayant une déficience intellectuelle. Il est inadmissible que des personnes vulnérables soient envoyées en prison faute de solutions d’hébergement humaines, sécuritaires et respectueuses.

« C’est le minimum qu’on peut demander dans une société comme la nôtre. » – Amélie Duranleau, directrice générale de la SQDI, à QUB radio

Face à cette situation, la Société québécoise de la déficience intellectuelle (SQDI) a interpellé le ministre Lionel Carmant. La SQDI a rencontré le ministre pour discuter de la situation. Celui-ci a reconnu que cela n’aurait jamais dû arriver et a assuré qu’il travaille activement avec les autres ministères pour éviter que de tels cas se reproduisent.

📢 Il est temps d’agir. Ce n’est pas seulement une histoire choquante. C’est le reflet d’un système à bout de souffle, qui doit être réformé de toute urgence.

 

Des propos inacceptables : la vie humaine n’est pas une opinion

Dans la foulée de la médiatisation de l’affaire, une nouvelle onde de choc a secoué la communauté. Le 15 mai dernier, à l’émission La Commission diffusée sur le 98.5 FM, l’animateur Luc Ferrandez a tenu des propos troublants sur l’aide médicale à mourir chez les personnes ayant un handicap grave. Ces propos ont provoqué une vive réaction au sein de la communauté, des familles et des organismes de défense des droits.

« Ces propos sont inacceptables et intolérables, et c’est un appel à la discrimination, c’est de la déshumanisation. Ça exacerbe la discrimination. Les personnes qu’on représente vivent continuellement l’exclusion, et il y a un manque de services pour ces personnes, et ça n’aide pas à ce qu’elles prennent leur place dans la société. On est dans une crise humanitaire. Les familles sont laissées à elles-mêmes. Les personnes sont exclues. On est devant des drames… Ça prend des années à avoir sa place en habitation. Notre message, c’est dire qu’il faut que ça arrête, il faut que le gouvernement prenne des engagements concrets… On n’a vraiment pas le cœur à célébrer la semaine prochaine. » – Amélie Duranleau, directrice générale de la SQDI, à QUB radio

🎙️ À lire ou écouter :

📝 Lire les excuses publiées par le 98.5 et Cogeco Média

 

Une réponse collective pour rétablir le respect

En réaction, la SQDI a joint sa voix à celle de neuf autres organismes en défense des droits pour cosigner une lettre ouverte dénonçant ces dérives médiatiques. Ce texte réaffirme une vérité fondamentale : la vie des personnes handicapées n’est pas une opinion, mais une réalité humaine. Et elle mérite respect, dignité et reconnaissance.

📄 Lire la lettre ouverte cosignée

Une mobilisation publique massive

L’organisme Vivre dans la dignité a rassemblé une revue de presse complète illustrant la portée de cette mobilisation dans l’espace public, les médias et le milieu communautaire. Une réaction forte, à la hauteur de l’indignation suscitée par cette série d’événements.

Consultez la revue de presse ici

 

Ne laissons pas l’histoire de Florence se répéter

L’histoire de Florence est un électrochoc. Elle met en lumière la vulnérabilité des personnes ayant une déficience intellectuelle lorsqu’elles sont privées du filet social auquel elles ont droit. Elle révèle aussi les conséquences dramatiques d’un système défaillant.

Aujourd’hui, nous lançons un appel clair et urgent : il faut des mesures concrètes pour garantir un véritable respect des droits, un accès à des services adaptés, et une société inclusive pour toutes et tous.

Chaque voix compte. Chaque action aussi. Mobilisons-nous pour que plus jamais une Florence ne soit abandonnée.