Stratégie nationale pour l’intégration et le maintien en emploi des personnes handicapées 2019-2024, Ministère du Travail, de l’Emploi et de la Solidarité sociale.
20 Septembre 2019
Stratégie nationale pour l’intégration et le maintien en emploi des personnes handicapées 2019-2024,
Ministère du Travail, de l’Emploi et de la Solidarité sociale.
La Stratégie nationale déposée par le Gouvernement du Québec en juin 2019 est le résultat d’une consultation élargie qui a notamment permis à la Société québécoise de la déficience intellectuelle de faire valoir son point de vue.
La Stratégie identifie trois enjeux clés : la participation au marché du travail des personnes handicapées; une contribution plus importante de la main-d’oeuvre disponible en réponse aux besoins grandissants du marché du travail; l’intervention au moment opportun. Elle entend se fonder sur les trois principes suivants : l’accompagnement; l’autonomisation professionnelle; la responsabilité de toutes et de tous. Deux orientations stratégiques la structurent : Accroître l’autonomie professionnelle des personnes handicapées; Favoriser l’embauche des personnes handicapées par les employeurs. Quatre axes la traversent : préparer les jeunes personnes handicapées au marché du travail ; développer les compétences et accorder un soutien accru à l’intégration et au maintien en emploi des personnes handicapées; sensibiliser les employeurs à l’embauche de personnes handicapées et les soutenir en cette matière ; accroître la présence des personnes handicapées au sein de l’effectif des ministères et organismes de la fonction publique du Québec et dans les établissements du secteur parapublic.
D’après le Ministère, les principaux faits saillants de la Stratégie sont les suivants :
- Créer 250 postes dans les entreprises adaptées pour permettre à de jeunes personnes handicapées de vivre une première expérience de travail significative (7,8 M$);
- Soutenir l’emploi des élèves et étudiants handicapés;
- Expérimenter un nouveau service d’accompagnement des jeunes dans le cadre de la démarche de transition de l’école vers la vie active (TEVA);
- Accroître les investissements dans les contrats d’intégration au travail pour permettre à 500 personnes handicapées de plus d’intégrer le marché du travail au cours des cinq prochaines années (15,2 M$);
- Créer 400 postes permanents dans les entreprises adaptées (41,9 M$);
- Mener une campagne de sensibilisation auprès des employeurs;
- Mettre en œuvre un programme d’accès à l’égalité en emploi pour les personnes handicapées;
- Renforcer le Programme de développement de l’employabilité à l’intention des personnes handicapées (PDEIPH) (4,8 M$);
- Améliorer le continuum de services entre le réseau du travail, de l’emploi et de la solidarité sociale, celui de la santé et des services sociaux et celui de l’éducation et de l’enseignement supérieur;
- Améliorer l’offre de services en matière d’activités socioprofessionnelles et communautaires (13 M$);
- Soutenir et accompagner des personnes handicapées qui participent à des stages ou à des plateaux de travail (4,8 M$);
- Poursuivre l’implantation d’un nouveau service d’accompagnement individualisé et soutenu sur les lieux de travail (8 M$);
La Société accueille avec intérêt et attention la Stratégie déposée. Rappelons à cet effet que l’intégration et le maintien au travail des personnes présentant une déficience intellectuelle demeure des champs qui intéressent fortement notre organisation, comme en témoignent les huit orientations inscrites à la section IV du document politique que nous avons sorti à la fin septembre 2018. Ce champ sera encore davantage investi à l’automne 2019.
Il convient de noter le changement de paradigme dans l’approche d’accompagnement dans l’intervention : Plutôt que d’être prise en charge par le réseau, c’est maintenant la personne elle-même qui prend part aux décisions, soutenue par les services qui lui fournissent le soutien nécessaire à la réalisation de ses projets. L’avenir nous dira comment cela se traduira pour les personnes ayant une déficience intellectuelle.
Enfin, les statistiques incluent dorénavant des concepts qui n’étaient pas pris en considération avant 2017, comme la douleur par exemple. Cet éclatement du concept d’handicap / incapacité n’est pas sans nous inquiéter, nous faisant craindre la mise en invisibilité de la déficience intellectuelle, une réalité que trop d’acteurs publics tendent actuellement à méjuger. À ce sujet, l’absence d’une reconnaissance fine des besoins spécifiques aux personnes présentant une déficience intellectuelle (en terme d’accompagnement, d’accommodements) nous interpelle.