“Pour remettre la santé et la démocratie au coeur de notre système de santé et services sociaux proposition soumise au débat collectif électoral.”
26 Septembre 2018
De Koninck M., Maranda M.-A., Joubert P. (2018)
Récent (juillet 2018), fruit de trois ans de consultation publique et produit par des auteurs chevronnés, ce rapport pave la voie à une réflexion féconde sur la nature et sur le «comment?» des changements à préconiser afin de redresser puis d’améliorer l’actuel système de santé.
Divisé en trois parties (1-Continuités et ruptures; 2- Le possible redressement; 3-Comment faire?), le rapport, court (18 pages), se clôt par la présentation d’un «tableau de bord de mise en œuvre des actions nécessaires».
Retenons de la partie de continuités et de ruptures, les constats suivants : concentration des ressources vers le médico-hospitalier ; déshumanisation et négligence quant aux services de proximité ; éloignement de la personne des décisions qui la concernent et difficultés d’accès aux services auxquels elle a pourtant droit; corporatisme et intérêts singuliers de certains regroupements professionnels; centralisation excessive, leadership autocratique et directif qui laisse peu de place à l’initiative et à la critique.
De la partie portant sur le possible redressement, nous repérons les trois grandes orientations suivantes : remettre à l’ordre du jour la vision incarnée dans les principes et les objectifs de la Loi sur les services de santé et les services sociaux ; s’inspirer des systèmes les plus performants; compter sur l’expertise dont le Québec dispose et mobiliser tous les acteurs. La démocratie, la complémentarité et la continuité des services ainsi que la prévention et l’action sur les déterminants sont, à cet effet, présentés comme autant de principes à respecter pour favoriser la santé telle que définie dans la loi.
De la partie sur le «comment faire?», nous retenons trois moments en particulier. D’abord celui du court terme, où il s’agirait de procéder à un moratoire sur certains projets en cours (notamment, le transfert de personnel des CLSC vers d’autres structures). Ensuite et à moyen terme, se donner des leviers démocratiques permettant la collaboration et la concertation. Enfin et à long terme, réfléchir aux grandes composantes du système dans la perspective d’en assurer la pérennité.
Le tableau de bord permet d’asseoir et de préciser encore plus finement les différents moments inscrits à la partie sur le «Comment faire ?», notamment en insistant sur l’importance d’assurer la présence de services de proximité efficaces à la grandeur du Québec en la fondant sur une perspective de responsabilité populationnelle.
Bien que le rapport ne se centre guère sur l’organisation des services sociaux en général et encore moins sur celle des services offerts en déficience intellectuelle et en trouble du spectre de l’autisme, il n’en permet pas moins de jeter des constats étrangement similaires à ceux que l’AQIS relève, et propose un tableau de bord séquencé des actions nécessaires à mettre en œuvre qui n’est pas sans nous inspirer.