09 Novembre 2017

« Ministère de la Santé et des Services sociaux (2017). Évaluation de l’intégration des services pour les personnes ayant une déficience physique, intellectuelle ou un trouble du spectre de l’autisme (DP, DI-TSA). Gouvernement du Québec. »

Paru en septembre 2017, ce rapport relié au premier temps de mesure de l’évaluation de l’intégration des services en DP-DI-TSA a comme objectif principal « de soutenir la prise de décision et de donner aux établissements des leviers d’action» (p.IX). Il poursuit, comme objectifs spécifiques, de :

  • Documenter la manière dont s’actualisent le réseau de services intégrés (RSI) et les liens de collaboration entre les acteurs du (RTS) au regard de la réorganisation du réseau.
  • Mettre au jour les enjeux et les éléments qui facilitent ou contraignent l’intégration des services pour les personnes ayant une déficience (incluant TSA).
  • Proposer une démarche aux établissements quant à l’évaluation de l’intégration de leurs services offerts aux personnes ayant une déficience (incluant TSA).

Les résultats associés à la documentation de l’actualisation des réseaux territoriaux de services (RTS) au regard de la réorganisation du réseau se montrent particulièrement révélateurs. On y observe que «Dans l’ensemble, les résultats concernant la perspective organisationnelle, démontrent peu de variation et sont pour la plupart insatisfaisants». Des constats, souvent sévères, sont ressortis selon les huit dimensions de l’évaluation. Cette sévérité des résultats émanant de l’organisation est, à l’intérieur du rapport, souvent expliquée «par les transformations majeures vécues par les organisations et par les ajustements nécessaires pour améliorer l’intégration des services» (p.X). Les résultats trouvant appui sur la perspective de l’usager sont, contre-intuitivement, généralement satisfaisants.

Quatorze recommandations ainsi que 21 actions prioritaires visant à soutenir l’amélioration des services sont formulées.

La réaction de l’AQIS face au document est double. L’AQIS reconnait la pertinence ainsi que l’intention de rigueur et d’objectivité. Deux critiques d’importance doivent cependant être émises :

  1. L’AQIS trouve que les «transformations récentes» ont le dos large et suffisent mal à expliquer pourquoi plusieurs des constats sévères ressortis en cours d’enquête ne sont souvent qu’un «couper coller» des tensions documentées avant 2015. Une urgence à «creuser» la compréhension avant de se lancer dans des conjectures sur ce que demain pourrait être nous paraît s’imposer. 
  2. Les résultats voulant que la perspective de l’usager soit plus positive que celle de l’organisation quant à l’intégration en cours ne nous convainc pas, et ce même si ceux-ci s’inscrivent en continuité de résultats émanant d’enquêtes similaires. Des vices de méthode, nés d’une méconnaissance de la situation des parents d’usagers et sur lesquels nous reviendrons ultérieurement, nous paraissent ici à dénoncer.