Réponse de la ministre Charlebois à la pétition en déficience intellectuelle
23 Octobre 2017
Nous avons reçu la réponse de la ministre à la pétition demandant un rehaussement des budgets et services en déficience intellectuelle. Comme prévu, pas grand-chose de nouveau…
(vous pouvez consulter la réponse de la ministre en bas de page)
Augmentation des budgets : ce que la ministre ne dit pas
Dans sa lettre de réponse à la pétition, la ministre répète une fois de plus que les budgets ont augmenté en déficience intellectuelle depuis quelques années. Ainsi, selon la ministre « les dépenses actuelles pour le programme (DI) et (TSA) s’élèvent à plus de 1 milliard $ ».
D’une part, les budgets en déficience intellectuelle et trouble du spectre de l’autisme ne dépassent pas le milliard de dollar par année (voir COMPTES DE LA SANTÉ du ministère de la Santé et des Services sociaux, en ligne, page 27), d’autre part les plus récents rapports d’évaluation de la politique A part entière, produits par l’Office des personnes handicapées du Québec soulignent qu’il y a eu des reculs dans les budgets en déficience intellectuelle. Par ailleurs, il faut noter que ces budgets comportent aussi les budgets donnés en TSA, alors cette population a vu une explosion du nombre de cas… Il est donc peu crédible que les sommes soient suffisantes.
Une fois de plus, la ministre semble vouloir détourner le regard des coupures de service, des longues listes d’attentes et des problèmes vécus par les familles en lançant des chiffres n’étant pas le reflet de la réalité sur le terrain.
Le cadre de référence : la solution de la ministre
Notons également que la ministre met en avant son cadre de référence en déficience physique, déficience intellectuelle et trouble du spectre de l’autisme, affirmant que ce document permettra « d’améliorer l’accessibilité, la fluidité et l’intégration des services ». Pourtant tous les acteurs du milieu ont unanimement souligné que ce cadre va amener plus de problèmes qu’il n’en réglera. En effet, le cadre de référence instaure officiellement les épisodes de service, autorise de facto les disparités de services en fonction des régions (ce qui contrevient lourdement à la LSSSS et aux chartes!), et ne vient aucunement forcer les gestionnaires à offrir des services ou à financer les budgets en DP-DI-TSA. Rien de bien positif pour les personnes et les familles, donc.
Les « Diverses solutions » de la ministre pour améliorer la situation
Enfin, il serait intéressant que la ministre clarifie quelles sont les « diverses solutions pour poursuivre l’amélioration des services », alors que les groupes nationaux attendent encore de la rencontrer pour échanger avec elle et qu’elle refuse encore à tenir une commission parlementaire sur le sujet, limitant le plus possible les échanges sur la question à l’Assemblée nationale.
La mobilisation continue!
Il est bien clair que la ministre essaie de noyer les revendications des familles en avançant des chiffres que son propre ministère contredit et qui ne reflètent en rien la réalité des personnes et des parents sur le terrain. La mobilisation continue !