30 Mars 2021

 

À la suite du dépôt du budget provincial la semaine dernière, la Société québécoise de la déficience intellectuelle a procédé à l’analyse du budget et du plan budgétaire 2021-2022. Comme bien d’autres observateurs, la Société déplore que ce budget soit basé sur un certain conservatisme fiscal et ne réponde pas de manière satisfaisante aux besoins des plus vulnérables, surtout dans un contexte de relance économique post-pandémie.

La pandémie a mis encore plus en lumière les failles du réseau de la santé et des services sociaux, les rendant encore plus évidentes. Pourtant, malgré ce constat et des années de représentations de la Société  aucune réponse concrète n’a été apportée aux besoins des personnes ayant une déficience intellectuelle et de leur famille.

Si les sommes allouées en DI-TSA seront rehaussées de 3,68% en 2021-2022, cette augmentation est nettement insuffisante considérant que dans les dernières années, les budgets par usager ont augmenté moins rapidement que la croissance du nombre d’usagers. Il y a pourtant bel et bien urgence à agir, puisque les effets de la pandémie sur les personnes ayant une déficience intellectuelle et leurs familles se feront toujours sentir à long terme.

Malgré le fait que les services sociaux agonisaient déjà avant la pandémie, que de nombreuses familles aient été laissées à elle-même suite au délestage des professionnels de la santé, que plusieurs stages socioprofessionnels et activités de jour aient été interrompus, et qu’enfin la situation dans les ressources intermédiaires et de type familial soit plus préoccupante que jamais, le gouvernement du Québec n’a pas procédé à un réinvestissement suffisant en déficience intellectuelle et trouble du spectre de l’autisme. 

« Ce budget est édifiant par ses oublis et ce qu’il omet : la réponse aux besoins criants des personnes et des familles » affirme Anik Larose, directrice générale de la Société.

Si des sommes supplémentaires ont été allouées pour les proches aidants (60M$ par année jusqu’en 2025-2026), pour des ressources d’hébergement, ainsi qu’en maintien à domicile, historiquement ces budgets ont toujours davantage servi les personnes aînées que les personnes handicapées. Il est donc trop tôt pour se réjouir de cette augmentation, d’autant plus que la Politique nationale pour les proches aidants tarde à être présentée et mise en œuvre. 

Par ailleurs, le budget provincial et le plan budgétaire ne misent pas sur l’inclusion des personnes handicapées pour la relance économique et ne cherchent pas à répondre aux nombreux besoins en emploi de ces personnes et leurs familles. Les mesures d’aide et d’accompagnement aussi bien que celles de l’emploi des personnes handicapées sont totalement absentes du budget. De plus, la Société est consternée par la volonté renouvelée d’ouvrir des classes spécialisées plutôt que de miser sur l’inclusion en classe régulière des élèves présentant des difficultés d’apprentissage.

Notes positives : le ministère du Travail, de l’Emploi et de la Solidarité sociale a annoncé un rattrapage graduel des prestations spéciales pour les personnes bénéficiant d’une aide financière de dernier recours (aide sociale ou solidarité sociale). La Société se réjouit de ce rattrapage, puisque ces prestations n’avaient pas été indexées depuis 15 ans. La Société souligne également que les travaux concernant la mise en œuvre du Programme de revenu de base se poursuivent et espère pouvoir partager plus de détails sur les travaux entourant le PRB d’ici la fin de l’année. 

Pour consulter le budget des programmes en déficience intellectuelle et trouble du spectre de l’autisme au ministère de la Santé et des Services sociaux cliquez ici