Rencontre de confinement #3
02 Juin 2020
Pour une personne vivant avec une déficience intellectuelle, le confinement est un défi supplémentaire. La Société a donc décidé de leur donner la parole pour en savoir davantage sur leur quotidien et les difficultés, et parfois aussi les joies de vivre confiné dans cette période extraordinaire de crise du coronavirus.
Aujourd’hui, c’est Gabriel, qui a souhaité nous adresser un message d’espoir en cette dernière ligne droite de confinement.
Comment as-tu appris la nouvelle du confinement ?
Je rentrais de chez ma sœur, qui vit à Sherbrooke, en direction de Boucherville. En arrivant, j’ai appris que c’était le début du confinement. Donc je suis un des privilégiés qui a pu faire un voyage avant que le coronavirus arrive ! Ensuite, j’ai su quelques minutes plus tard que ça ne pouvait plus fonctionner comme avant parce que la COVID avait embarqué. Je suis donc resté confiné chez moi.
Comment occupes-tu ton temps de confinement ?
J’écoute la télé, des films, et je joue aux Aventuriers du rail. Tu connais tes distances avec ce jeu, et tu découvres le monde à l’entour de toi. Ce qui me plait, c’est qu’on fait des voyages et ça permet de découvrir le monde, de se détacher de la situation de confinement. Comme on ne peut pas trop se déplacer dehors, pourquoi ne pas le faire avec ce jeu–là ! Il n’y a pas longtemps, je suis par exemple allé à San Francisco, grâce à ce jeu !
Dans quel état d’esprit es-tu ?
Au début, j’étais dans un état d’esprit assez neutre, parce que je savais que je pourrai continuer un jour mes activités, retourner voir ma sœur… Je dirais que le confinement m’a quand-même rendu un peu joyeux. Je sais qu’il y en a pour qui c’est encore dramatique mais moi, j’ai la chance d’être encore joyeux. Je vois ça comme si c’était un bonheur pour moi.
Quel bonheur cela t’apporte ?
C’est que je ne suis pas obligé de travailler !
Quels sont tes projets dans les mois à venir ?
J’ai des projets de tournage. Je ne sais pas encore quand on pourra recommencer.
Qu’est-ce que tu préfères dans ton métier d’acteur ?
Ce que j’aime, c’est d’abord discuter avec les personnes. Celles qui sont connues par exemple et qui m’inspirent en cherchant à se rapprocher de leurs modèles. Peut-être qu’un jour, ce sera mon tour d’être aussi célèbre et de commencer à faire des gros projets. Evidemment, je souhaite être connu, mais la célébrité peut aussi permettre de faire connaitre à la société des personnes neurotypiques, le monde des personnes trisomiques. Un petit monde dans le monde en fait ! Je pourrais révéler quelques secrets de cette société dans son décor naturel.
Qu’est-ce qui t’a le plus manqué pendant le confinement ?
Aller à l’épicerie parce que j’adore manger des sushis ! À part ça aller à Montréal et me déplacer dans la ville.
As-tu un message à adresser aux personnes qui sont fatiguées par le confinement ?
Mon secret, mon message, est qu’il ne faut pas penser que le coronavirus va nous empêcher de continuer. Le coronavirus ne doit pas nous empêcher de vivre avec l’espoir que tout redevienne comme avant !
Et si on perd l’espoir ?
Il faut le regagner en revivant une scène heureuse de notre passé et se dire : « oui, voilà, je me sens mieux, je me sens bien ! » C’est dans la tête tout ça. Il faut garder le moral !