“Miser sur les compétences et les capacités des personnes TSA ou ayant une déficience intellectuelle, mon défi quotidien.”
18 Novembre 2020
Caroline Boucher, pourriez-vous vous présenter en quelques mots ?
Je suis directrice générale de l’Association pour la déficience intellectuelle et du trouble du spectre de l’autisme Centre-Mauricie / Mékinac (ADI-TSA) depuis plus de 30 ans. Je suis la maman de trois enfants : Annie et Philippe, 36 ans et Félix, 21 ans. Mon fils Philippe avait une déficience intellectuelle et est malheureusement décédé à l’âge de huit ans. À son décès, je me suis promis de toujours m’impliquer auprès des personnes vivant avec une déficience intellectuelle, d’y mettre ma voix et de consacrer ma vie à la cause. Outre mon travail, j’ai une immense passion pour les voyages.
De quand date votre collaboration avec la Société québécoise de la déficience intellectuelle ?
Au fil des années, l’organisme que je représente, l’ADI-TSA, a toujours été proche de la Société québécoise de la déficience intellectuelle (Société). Nous avons participé à l’organisation de trois congrès de l’AQIS (ancien nom de la Société) et ce fut des moments heureux et importants. Je crois essentiel que les régions soient représentées au conseil d’administration de la Société : notre voix est importante, car souvent elle s’avère différente et complémentaire de celle qui provient du grand Montréal. Mon implication avec la Société me donne aussi la possibilité de siéger au conseil d’administration du Support, un organisme qui me tient à cœur.
Pourquoi votre engagement auprès de la Société ?
L’intégration sociale et communautaire des personnes vivant avec une déficience intellectuelle est un principe fondamental pour moi, et guide mes actions depuis toujours. Miser sur les compétences et les capacités des personnes TSA ou ayant une déficience intellectuelle, et faire connaitre et apprécier celles-ci constituent mon défi quotidien. Au cours des dernières années, j’ai travaillé sans relâche pour que les familles d’ici, au Centre-Mauricie, aient accès à une maison de répit qui répond à leurs besoins : des moments de quiétude et de ressourcement, tout en permettant d’y vivre des expériences enrichissantes.
En tant que secrétaire du CA, quels sont les grands sujets sur lesquels rester particulièrement vigilant dans les mois et années à venir ?
Avec la pandémie actuelle, notre vigilance doit demeurer constante afin de s’assurer que les personnes que nous représentons ne vivent pas un isolement et un bris de services plus grands que nécessaire. Nous aurons le défi de nous adapter afin de répondre aux besoins des familles qui s’en suivront. En 30 ans d’implication, beaucoup de choses ont changé positivement, mais il reste encore bien des tabous et préjugés qui demeurent tenaces. J’ai foi en l’avenir quand je regarde ma jeune équipe de travail ici à l’ADI-TSA, qui partage des valeurs similaires aux miennes. Et je souhaite une Société encore plus forte et inclusive de ses membres, afin de résonner encore plus au sein des instances gouvernementales.