15 Mars 2025

Lisez l’article sur TVA Nouvelles

Amélie Duranleau

Directrice générale, Société québécoise de la déficience intellectuelle (SQDI)

Mégane Éthier

Membre du Mouvement Personne d’Abord de Saint-Eustache

Jean-Marc Généreux

Danseur et chorégraphe professionnel et parent d’une jeune fille en situation de handicap 

 

Du 16 au 22 mars 2025, le Québec célèbre la 37e Semaine québécoise de la déficience intellectuelle sous la thème: “J’avance quand la société m’inclut”. La Semaine est une célébration de la diversité, de l’inclusion et, surtout, une occasion de mettre en avant les réalités, les enjeux et les solutions élaborées par et pour les personnes qui ont une déficience intellectuelle et leurs proches. 

 

Malgré quelques progrès et une plus grande ouverture de la population en général à nous faire une place à part entière, les avancées des dernières décennies ne doivent pas nous faire oublier un fait criant : l’inclusion est encore loin d’être une réalité pour tous. Les obstacles restent nombreux et, sur le terrain, nous constatons, au contraire, plusieurs reculs très préoccupants.

Nous observons un désengagement croissant et un soutien financier public insuffisant pour permettre à ces personnes d’avoir accès à des services en quantité et en qualité suffisantes, et pour s’épanouir pleinement. Les initiatives communautaires ne bénéficient ni de l’accompagnement nécessaire, ni des ressources suffisantes pour pallier les lacunes persistantes, notamment en matière d’accès à l’emploi, à l’éducation, et même à l’habitation. En particulier, l’accès à des milieux de vie adaptés, sécuritaires et stimulants demeure un enjeu critique aux conséquences majeures.

 

Le droit à un milieu de vie digne et adapté

 

Manque de places, financement insuffisant, personnel peu formé, situations d’abus… Les problèmes sont multiples, et leurs conséquences, dramatiques. Combien de familles doivent se battre pour trouver un milieu de vie décent pour leur proche ? Combien de personnes se retrouvent dans des situations précaires, voire dangereuses, parce que les options manquent ?

 

C’est pour dénoncer cette réalité inacceptable que nous allons déposer cette semaine à l’Assemblée nationale une pétition signée par plus de 5 000 Québécoises et Québécois, visant à améliorer l’accessibilité et la qualité des milieux de vie substituts pour les personnes qui ont une déficience intellectuelle et autistes. 

 

Le Québec est signataire de la Convention relative aux droits des personnes handicapées et lui incombe de protéger les droits et libertés des personnes en situation de handicap, de les traiter de manière équitable et inclusive, et de leur offrir les mêmes possibilités que leurs concitoyens. Pourtant, force est de constater que nous sommes encore loin de remplir pleinement ces obligations.

 

La route vers une inclusion est encore longue, mais chaque pas compte. En cette Semaine québécoise de la déficience intellectuelle, engageons-nous collectivement à poursuivre nos efforts pour bâtir une société plus inclusive, où chaque individu jouit des mêmes possibilités. Parce que oui, les personnes vivant avec une déficience intellectuelle peuvent avancer quand la société les inclut!